Mise en ligne :
25/05/2007
Type d'activités :
Ecriture multimedia
Format :
Vidéo
Durée en mn :
00:21:32
Langue :
Français
Discipline :
Anthropologie
Domaines d'intérêt :
Patrimoine; Patrimoine immatériel; Spectacle vivant; Patrimoine oral
Mots-clés :
Tourisme; Place JamaࢠLafna; Unesco
Couverture
géographique :
Marrakech; Maroc
Couverture chronologique :
Institution(s) :
Personne(s) :
Contenu de la page
Textes et images : Abdelmajid Arrif
Voix : Gisèle Seimandi
Présentation :
La
place Jamaa Lafna fût décrétée en 2000 « patrimoine orale mondial ». La
richesse de la culture orale qui s’y déploie en cercles fut reconnue et
défendue par Juan Goytissolo dans un article paru dans le Monde
diplomatique.
L’oralité qui s’offre la place Jamaa Lafna comme lieu
de performance et de spectacles et s’offre aux touristes, marocains ou
étrangers, et aux passionnés de la halqa est par définition fragile,
évanescente, se réalisant dans la performance même de l’acte hlayqi et
n’existe pas en dehors même du cercle de l’énonciation et de la
réception.
Elle puise
dans l’exercice quotidien d’une improvisation réglée sur un socle
culturel enraciné dont elle varie les motifs, le tissage, les mots…
chaque jour au coucher du soleil.
L’oralité patrimonialisée ! Quelle
fiction ! Quel malentendu ! La patrimonialisation serait-elle une
pollution sacrée qui donne sa bénédiction aux manifestations
immatérielles d’une société et en assure par, incantation, la pérennité ?
A voir…
Malentendu au centre des interactions qui se déroulent sur
la scène de Jamaa Lafna ; malentendu sur la nature de ce patrimoine oral
et sur la culture populaire qui lui est associée ; malentendu sur les
temporalités dont participe cette oralité.
Malentendu sur le rôle de
cette place : Jamaa Lafna, lieu de la clochardiation culturelle aux
temps de la mondialisation ? Cours des miracles de la modernité
paradoxale et éprouvante du Maroc ? Lieu de spectacle, comme on parle de
spectacle de rue en France ? Ou bien lieu privilégié de transmission,
consciente ou inconsciente, d’une culture orale menacée d’extinction ?
Lieu d’exercice patrimonialisant de quelques lettrés nostalgiques d’un
temps révolu où les hlayqia ont nourri leur imaginaire de merveilleux ?
Ou
bien Jamaa Lafna serait-il tout cela, agrégeant en mouvement collectif
des intentions disjointes, conjoncturelles et individuelles vers cet
objectif « noble » : transmettre et perpétuer oralement un patrimoine à
dimension universelle ?